Publié le 29 septembre 2022
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Le succès du cloud computing repose sur la confiance entre le client final et son prestataire. Pour asseoir celle-ci, il est impératif que le fournisseur de services cloud garantisse la possibilité d’un retour en arrière, c’est-à-dire qu’il assure la réversibilité des données stockées et des applications développées. Explications et enjeux avec Philippe Simonnet, Public Sector Manager de Scaleway.

Cloud et réversibilité des données, un enjeu de la souveraineté des acteurs publics

La crise de la COVID-19 a mis en lumière au sein de toutes les organisations, privées et publiques, les risques d’une dépendance à un nombre restreint de partenaires. Le conflit en Ukraine a quant à lui révélé la fragilité d’un équilibre géopolitique mondial, qui suffisait jusqu’alors à établir la confiance nécessaire aux coopérations internationales. Deux électrochocs soudains qui ont eu pour conséquence – au-delà des drames humains – de hisser les notions de souveraineté et d’indépendance au premier plan des préoccupations des organisations.

Plus que jamais, la prudence opérationnelle et l’impérieuse nécessité de protéger leur patrimoine et leurs actifs imposent aux acteurs privés et publics de sélectionner des partenaires fiables (qualité de service, efficacité technologique
, etc.), dont ils peuvent, au besoin, se séparer simplement. Dans le domaine du cloud computing, à savoir la délégation de la gestion des données à un tiers de confiance, la réversibilité prévaut au moment du choix de son fournisseur. « Concrètement, il s’agit de la capacité, pour une DSI, à récupérer ses données et à migrer à n'importe quel moment, sans subir de verrouillage technologique, fonctionnel ou financier », explique Philippe Simonnet, Public Sector Manager de
Scaleway. « C’est, en résumé, la possibilité de changer de fournisseur cloud librement, sans perte de données et sans mauvaise surprise quant aux coûts à engager. »

Scaleway, une approche singulière

Pour assurer cette réversibilité, Scaleway a fait le choix d’une approche singulière. En premier lieu, la technologie déployée ne s’appuie pas sur des développements propriétaires mais sur des briques standard du marché, des éléments open source pouvant être utilisés par les autres fournisseurs. Cette compatibilité des systèmes est impérative pour transférer les données d’un environnement à l’autre. « Nous utilisons les standards du marché et nous développons nos systèmes ex nihilo, ce qui permet de proposer un cloud industrialisable et interopérable », souligne Philippe Simonnet.

Ensuite, les fonctionnalités doivent être, elles aussi, réversibles : « Quand une organisation utilise un grand nombre de services managés par le partenaire cloud (Infrastructure-as-a-Service / Platform-as-a-Service), elle doit vérifier que ces services puissent être exploités chez un autre Cloud Service Provider, quelle que soit leur complexité. Il faut s’assurer de retrouver les mêmes fonctionnalités, à périmètre comparable, pour ne subir aucun blocage et recréer les workflows permettant d’exploiter les données. » Enfin, le coût financier d’une migration des données peut s’avérer rédhibitoire : certains fournisseurs cloud incluent en effet dans leurs contrats des frais d’extraction des données prohibitifs (egress fees) et qui découragent de facto la migration vers un autre fournisseur.

Environnement standard, interopérabilité et frais de migration représentent donc les trois points de vigilance à surveiller de près par chaque DSI au moment du choix de son partenaire cloud. Et c’est sur ces trois piliers que Scaleway assoit son offre de services pour assurer à ses partenaires souveraineté et indépendance en matière de gestion de la donnée.

Données citoyennes et réglementation européenne

La dépendance extraterritoriale est également devenue un sujet brûlant en raison des incertitudes géopolitiques internationales : une organisation peut-elle continuer à déléguer ses données à un fournisseur de cloud soumis aux lois d’un autre pays et dépendant des choix stratégiques de celui-ci ? « À chaque organisation de déterminer le niveau de criticité de ses données et la compatibilité du partenariat avec les lois européennes. Dans le secteur public, le sujet est d’autant plus sensible qu’il s’agit, bien souvent, de données citoyennes. » D’où l’intérêt de choisir un fournisseur européen disposant de datacenters et de serveurs situés dans les États membres, et dont l’activité n’est soumise à aucune législation extraterritoriale : uniquement celle de l’Europe.

« Scaleway possède ses propres datacenters en Europe et ses centaines de développeurs améliorent quotidiennement son écosystème de fonctionnalités logicielles pour répondre aux besoins d’agilité du cloud. Portée par le Groupe iliad fondé par Xavier Niel, la société est lun des principaux « pure player​​ » cloud français dont loffre peut rivaliser avec celle des fournisseurs extra-européens. »

De quoi assurer cette souveraineté et cette indépendance tant convoitée par les organisations.